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Comment créer ses personnages ?

Ça y est, vous vous lancez dans l’écriture ! Vous maîtrisez le thème, imaginez le contexte et avez une bonne idée de l'aspect général et du caractère de votre personnage principal, mais vous n’êtes pas contre l’idée de lui ajouter l’une ou l’autre caractéristique attachante ou marquante, c’est selon. En revanche, vous manquez un peu d’inspiration pour les personnages secondaires. Vous aimeriez simplement qu’ils soient authentiques, qu’ils semblent réels. Dans cet article, je vous donne les clés pour créer vos personnages.


L’inspiration : partout, tout le temps

Qu’ont en commun votre vieille voisine sourde comme un pot, le râleur dans la file d’attente de la boulangerie, la mère de famille qui ne sait plus où donner de la tête au parc, votre conjoint·e qui ne range jamais rien et votre prof d’anglais trop sympa du lycée ? Ce sont tous de potentiels personnages de roman. La meilleure façon de donner de l’authenticité à votre personnage est de lui donner des traits (physiques et de personnalité) réels. Entre les huit milliards (à quelques millions près) d’êtres humains, les mélanges et votre imagination, les possibilités sont infinies.


Imaginons que votre personnage principal soit un elfe (car oui, le monde réel vous offre des caractéristiques adaptables au monde imaginaire). Vous le voulez élancé et beau (c’est ainsi que l’imaginaire collectif se représente les elfes). Toutefois, votre elfe est un peu à part, il a un petit quelque chose en plus, ou en moins, qui le différencie. Dans votre cas, ce sont ses oreilles. Au lieu d’être pointues, elles sont… disons, biscornues. Comme celles de… bah oui, tiens, comme celle du contrôleur dans le train. En revanche, pour ses mains, longues et fines, vous décririez bien celles de la jolie coiffeuse (qui, au passage, vous a fait le meilleur massage crânien de votre vie). Et en parlant de coiffeur… dans la salle d’attente, vous avez repéré la photo d’un mannequin avec de longs cheveux lisses sublimes, blonds avec de légers reflets auburn. Voilà la coiffure de votre elfe.


Vous pouvez donner à vos personnages les traits de n’importe quel passant ou, pourquoi pas ? mixer ceux de votre voisin (son nez un peu long, par exemple) avec ceux du beau gosse installé en face de vous dans le métro.


Personnage ou muse ?

Attention toutefois à la personne que vous décrivez. Si le chauffeur de bus ou le livreur ne risquent pas de s’offusquer de la façon dont vous les percevez (faudrait-il déjà qu’ils vous lisent, mais c’est tout ce que je vous souhaite), il pourrait en être tout autrement de votre mère, votre meilleur·e ami·e ou votre tendre moitié. C’est peut-être le cœur battant et les yeux attendris que vous décrivez ses ravissantes poignées d’amour, son adorable bide à bière ou ses petits doigts potelés trop mignons, mais il ou elle risque de ne pas le voir de cette façon et sérieusement s’en offusquer. On évite donc de décrire ses proches. Dans la même lignée, on ne raconte pas leur histoire (du moins, pas sans leur accord).


En revanche, on peut s’en inspirer. De personnages de fiction, ils passent alors à muses de personnages de fiction. Concrètement, ça peut donner ceci : notre cher Légolas (quoi, il existe d’autres noms d’elfes ?) a une petite sœur. Pour le bien de l’histoire, vous aimeriez que cette dernière soit infernale. Or, la vôtre de sœur est absolument géniale (mais si). En revanche, elle est vraiment maniaque, et ça, ça vous agace. Vous repensez à toutes les fois où vous avez débarqué chez elle et qu’elle vous a rendu la vie… infernale à cause de sa maniaquerie. Du coup, vous pensez à ce qui vous agace chez les autres. Tiens, votre mère par exemple : elle est toujours en avance et du coup, vous n’êtes jamais prêt·e. Et votre meilleur·e ami·e, qui passe un peu trop de temps à critiquer les autres. Et que dire de votre conjoint·e, qui garde tout le temps son téléphone à table en y jetant des coups d’œil réguliers alors que vous lui racontez des choses super intéressantes ?! Il y a du terreau, là. Bien fertile, par ailleurs. La petite sœur de Légolas, Léonie (parce que pourquoi pas ?), sera bordélique à souhait (et finalement, s’il n’y avait pas un peu de vous plutôt ici ?), accro à Insta (c’est carrément plausible si c’est une ado de cette décennie), toujours à la bourre (mais elle reprochera aux autres d’être en retard la seule fois où elle sera à l’heure), à la langue bien pendue et bien fourchue. À moins de leur faire part de votre cocktail de personnalités, vos proches ne sauront pas qu’ils ont été votre source d’inspiration.


Par où commencer ?

Dans mon article de blog précédent, je vous parle des fiches de personnages. Je vous explique pourquoi les créer. Maintenant que nous savons également comment les créer, voyons par où commencer. Le plus simple, c’est d’ouvrir un document Word (ou semblable) sobrement intitulé « Fiches de personnages ». Dans ce document, vous consignerez tous les personnages qui apparaîtront dans votre récit, de Légolas (votre personnage principal), au cousin éloigné d’un dragon qui meurt en page douze et dont vous ne reparlerez plus jamais. Sous chaque nom devront figurer les caractéristiques physiques (âge, couleur des yeux, des cheveux, longueur des cheveux, taille, morphologie, aspect particulier, style…) et les traits de personnalité (caractère, humeur générale, type d’humour…). Vous me direz : « Ça fait beaucoup. » Ce à quoi je vous répondrai : « Bah oui. » (J’ai de la répartie.) Vous me demanderez alors : « Faut-il vraiment être aussi précis pour tous les personnages ? » Et là, je vous répondrai : « Bah non. » Ce qui nous amène à la réflexion suivante :


Jusqu’où aller ?

On ne détaille pas de la même manière son personnage principal et le serveur qui apporte sa bière au personnage principal. Plus votre personnage sera décrit, plus il faudra qu’il ait de l’importance. Et le contraire est valable aussi. Il en va par ailleurs de même avec les actions et les lieux : on décrira longuement (ou brièvement, mais à plusieurs reprises) le royaume des elfes où se déroule l’action principale, mais on ne s’attardera pas sur le kiosque où l’un des personnages achète son journal. On racontera avec force détails les combats entre elfes et orcs, mais on ne palabrera pas sur la façon dont l’elfe mange à table si on fait à peine mention d’un dîner. Je récapitule : plus c’est important, plus c’est décrit, moins c’est important, moins c’est décrit. Ce n’est pas une règle absolue, mais si vous utilisez deux pages, trois paragraphes et deux lignes encore pour décrire le gourdin d’un orc, je m’attends à ce que ce soit l’arme du crime et pas son cure-dents préféré. A contrario, si la seule chose que j’apprends au sujet de Légolas, c’est que c’est un elfe, je vais avoir du mal à croire qu’il est le personnage principal.


À ne pas faire

Je termine cet article par quelques trucs à éviter :

  • On ne s’inspire pas d’un autre personnage de fiction. Personne ne veut d’un Henry Potier avec une cicatrice en forme de lune sur le front, qu’il se découvre des pouvoirs magiques ou qu’il soit le roi de la compta. À moins que le livre en lui-même soit une parodie, on ne copie pas !

  • On ne règle pas ses comptes avec sa cousine en donnant son prénom à la garce de l’histoire et en racontant l’une ou l’autre anecdote de sa vie au passage, à notre sauce bien entendu.

  • On ne change pas d’avis dix fois en cours de route sans le consigner. C’est le fameux « je n’ai pas besoin de le noter, je m’en souviendrai ». Ça, c’est la blague du siècle ! Je ne vous dis pas le nombre de livres que je corrige où les prénoms changent en cours de route !

  • On n’applique pas à la lettre tout ce que je vous raconte, car après tout, qui suis-je ? (hein ?) pour vous dire ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire. En revanche, on reconnaît qu’il y a là matière à réflexion…


Ça vous paraît sensé ce que je vous dis là ? N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires par mail : contact@larelectrice.fr


Bonne écriture à tous !


Ludivine

P.-S. Vous en connaissez d’autres, vous, des noms d’elfes ?

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