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  • La Relectrice

Angoisse de la page blanche et écriture automatique

Dernière mise à jour : 4 août 2021

Que vous soyez un romancier en herbe ou un écrivain célèbre, que vous commenciez votre thèse ou que vous ayez un article à rendre dans les plus brefs délais, un jour ou l’autre vous avez souffert ou vous souffrirez de ce terrible tourment : l’angoisse de la page blanche.


La leucosélophobie

Le syndrome de la page blanche, également appelé « leucosélophobie », ce n’est pas forcément une panne sèche d’inspiration. Que vous n’ayez en effet aucune idée du sujet à aborder ou que vous soyez plutôt dans l’incapacité de le traiter, de progresser dans la narration ou d’extirper vos personnages d’une voie apparemment sans issue, vous restez statique, face à votre ordinateur, devant une page ouverte… résolument blanche…

De temps à autre, vous tapez un mot, tel que « titre » ou « chapitre 2 », en espérant que cela vous donnera de l’inspiration. Mais il n’en est rien. Vous paniquez, vous vous morfondez, vous culpabilisez. Vous vous relevez, vous allez faire un tour, manger un morceau, vous distraire. Après tout, n’est-ce pas ce qui est conseillé en pareille situation ? (Ndlr : si.) Alors pourquoi est-ce que, à nouveau assis à votre bureau, rien n’a changé ? Pourquoi est-ce que vous continuez de fixer cet écran sans mots ? Pourquoi est-ce que ça marche avec les autres et pas avec vous ? Mais surtout : que faire pour pallier ce problème ?


Une autre solution : l’écriture automatique (guidée)

Soyons clairs, au risque de vous décevoir, je n’ai pas la réponse au « pourquoi » vous n’arrivez pas à écrire. En revanche, j’ai une méthode à vous proposer pour le « comment » y parvenir. Elle est toute simple et je l’applique au quotidien : c’est l’écriture automatique – adaptée à ma sauce.

Pourquoi adaptée ? Eh bien, parce que, de base, l’écriture automatique est un procédé selon lequel on écrit tout ce qui nous passe par la tête, sans réfléchir. Dans ce mode d’écriture n’interviennent ni la volonté ni la conscience. C’est très pratique – et je vous le recommande – pour faire sortir des blocages ancrés en vous, pour évacuer le stress et les non-dits. Cela permet de révéler des sentiments ou émotions enfouis profondément en vous. Mais… je m’arrête ici car cela ressortit davantage à la psychologie, or ce n’est pas le sujet qui nous intéresse (même si l’angoisse de la page blanche a évidemment des causes psychologiques).

Ecriture automatique adaptée donc parce que nous n’avons pas ici pour objectif d’étaler nos émotions mais bien d’écrire sur un sujet en particulier. Il est donc nécessaire que cette écriture soit un minimum guidée.


Mode d’emploi : se moquer du style

C’est tellement simple que le caractère enfantin de « l’écriture automatique adaptée à ma sauce » risque, dans un premier temps, de vous rebuter. Il s’agit d’écrire un mot, un seul et de laisser vos doigts pianoter sur le clavier (cela fonctionne également avec un stylo et du papier, soyez-en sûrs).


Par exemple, disons que je veuille écrire un conte sur un oiseau qui parle. J’ai un blocage tel que je n’arrive même pas à me décider sur l’espèce d’oiseau dont il s’agit. Eh bien, tant pis : j’écris le mot « perroquet » sur ma feuille et je commence à décrire les couleurs de son plumage. Je pense automatiquement au perroquet du vizir Jafar, dans le dessin animé Aladdin, et je décide que mon oiseau aura, lui aussi, mauvais caractère. J’écris n’importe quoi, je le nomme n’importe comment et lui prête des attributs sans réfléchir. De toute façon, tout ce que j’écris, je pourrai l’effacer. Mais, me direz-vous, si je ne garde rien de ce que j’écris, à quoi ça sert ? La réponse est simple : à vous faire écrire. Désormais, vous savez que vous ne voulez pas d’un perroquet mais d’un pigeon, que votre oiseau aura mauvais caractère et qu’il jurera en allemand, qu’il s’appellera Jacob, ou Jean-Mi, ou Louis ; vous hésitez encore mais au moins vous avez des noms en tête à présent.


Même scénario pour votre lettre de motivation, votre thèse, votre article de blog. Vous commencez par : « Chère madame, Cher Monsieur, mon nom est… » dans le premier cas, la définition de votre sujet dans le second et par « Vous êtes-vous déjà demandé… ? » pour votre article. Le reste viendra tout seul.

Vous écrivez tout ce qui vous passe par la tête, sans tenir compte du style. Ne cherchez pas à faire de belles phrases. Vous effacerez et reformulerez plus tard.


L’angoisse de la page blanche vient du fait que l’on veut immédiatement produire du contenu de qualité.

Or, nous n’écrivons plus sur des machines à écrire où la moindre faute de frappe faisait gaspiller une feuille. Nous pouvons, à souhait, retravailler notre texte. Alors, si nous pensons que nos idées ne valent rien, tant pis, écrivons-les quand même, nous aurons tout le loisir de les transformer.


Pour contrer le syndrome de la page blanche, il ne suffit que d’une chose : que votre page ne soit plus blanche.

Exercices

Vous pouvez vous exercer à écrire un paragraphe, disons maximum dix phrases, sur des thèmes complètements différents. Cela vous apprendra à « neutraliser » votre cerveau, à l’empêcher de conscientiser tout ce que vous faites et à écrire, sans réfléchir.

Thèmes : un chêne centenaire raconte son histoire, un enfant de six ans a un Q.I. de 176, un chien qui rêve d’être un chat, une page blanche qui aimerait tant être écrite (ha ha), un président déprimé, une tradeuse richissime qui quitte tout pour devenir agricultrice, l’obsolescence programmée de vos appareils électroniques, vous ne comprenez rien au travail de math de votre enfant, description de votre homme/femme idéal/e, lettre de réclamation à l’univers.


Travail de fond au préalable

L’écriture automatique ne vous abstient pas de réaliser un travail de fond en amont. Un journaliste ou un blogueur n’écrit pas d’article sans connaître son sujet au préalable, un écrivain a, idéalement, déjà établi la trame de son roman et sait donc les thèmes qu’il va aborder dans chaque chapitre. De même, si vous remettez un mémoire, vous avez étudié votre sujet et structuré son approche.

La préparation d’un roman fera l’objet d’un prochain article.


Conclusion

C’est comme pour les techniques face au hoquet : à chacun sa méthode. Personnellement, c’est celle que je trouve la plus efficace, mais ce qui marche pour moi ne fonctionne pas forcément pour un autre. Si vous avez d’autres méthodes à recommander, n’hésitez pas à m’envoyer votre témoignage à contact@larelectrice.fr

Cela pourrait faire l’objet d’un nouvel article.

Bonne écriture (automatique) à tous !

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