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Top 10 des erreurs que je corrige - Partie 2/2

Je poursuis mon top 10 des erreurs classiques que je corrige. Comme vous le constaterez, à mesure que la liste s’allonge, celles-ci sont de plus en plus « pardonnables » (sachez que je ne vous en veux jamais), puisque les règles sont de plus en plus difficiles. Petit tour d’horizon…


  1. Couleurs adjectifs

Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, dit-on. Pourtant, en matière de couleurs, il faudrait peut-être lancer le débat car c’est très (très, très) compliqué. Je ne vais pas vous faire un cours complet ici. Je me contenterai de vous exposer les deux fautes les plus fréquentes et de vous expliquer comment ne plus les faire.


Faute 1 : adjectif de couleur composé

Lorsque la couleur est un adjectif, elle varie en genre et en nombre avec le nom auquel elle se rapporte. Choisissons le mot « yeux ». « Bleu » se rapportant à « yeux », on écrira en toute logique « des yeux bleus ».

Toutefois, lorsque l’adjectif de couleur est composé, il reste invariable. Le terme « foncé » décrit ici la couleur et non les yeux. On écrira donc « des yeux bleu foncé ». En revanche, on pourra écrire « des yeux bleus pétillants » car ce sont les yeux qui pétillent et non la couleur bleue.

Ex. : des pommes vert clair, des murs rouge sang…


Faute 2 : bicolore

Si un animal ou un objet est bicolore, l’adjectif de couleur reste invariable. Ainsi, on écrira « des dalmatiens noir et blanc ». Si j’écris que dans une valise, il y a des cravates vert et bleu, cela signifie que chaque cravate comporte les deux couleurs (chacun ses goûts). En revanche, si j’écris qu’il y a des cravates vertes et bleues, cela signifie qu’il y a des cravates vertes et d’autres bleues, chaque cravate étant unicolore.


  1. Pléonasmes et répétitions de mots

Un pléonasme est la répétition, dans un même énoncé, de mots ayant le même sens. Parmi les plus courants, nous trouvons : taux d’alcoolémie, répéter encore, petit détail, il suffit simplement, au jour d’aujourd’hui, reporter à plus tard, comme par exemple, risques potentiels, but recherché, incessamment sous peu, collaborer ensemble, emmener avec soi, projets futurs, etc.


Dans la même veine, il y a la répétition de mots. Selon moi, il s’agit davantage d’un phénomène psychologique que d’une erreur à proprement parler. En effet, le simple fait de penser à un mot laisse l’empreinte de celui-ci dans nos synapses et nous aurons d’autant plus tendance à l’utiliser dans les paragraphes suivants, même si nous n’en avions encore jamais fait l’usage jusque-là.


Un exemple :

« Tomber » : sur une même page, je peux retrouver le mot « tomber » pour dire que quelqu’un a chuté (« il est tombé »), pour témoigner d’un accord (« ils sont tombés d’accord »), pour parler d’une rencontre (« il est tombé sur elle ») ou encore d’un endormissement (« il est tombé dans les bras de Morphée »). Le dialogue pourra même finir par un « laisse tomber ».


  1. Anacoluthe

Encore une figure de style très présente dans les écrits que je corrige (et dont je n’étais, jusqu’il y a quelques années, pas exempte). Le Larousse définit l’anacoluthe comme suit : « Rupture ou discontinuité dans la construction d'une phrase. »


L’exemple le plus courant que je vois est : « Arrivés à la maison, je… » où le sujet implicite du verbe « arriver » n’est pas le même que celui qui fait l’action. Si j’écris « Arrivés à la maison, je bus un grand verre d’eau », c’est parce que nous sommes plusieurs à être arrivés à la maison, mais que je suis la seule à avoir bu un grand verre d’eau. Pourtant, d’un point de vue grammatical, ce n’est pas vraiment correct. À l’époque, j’avais moi-même usé d’une anacoluthe dans une lettre. J’avais écrit « Passionnée de lecture, les récits que… » où le sujet implicite de « passionnée » est moi-même, tandis que le second est « les récits ».


Alors, comment y remédier ? Il y a plusieurs options à adopter en fonction du style employé. Pour le premier exemple, on pourrait écrire « Dès que nous fûmes arrivés à la maison, je… » ou « Arrivée à la maison en compagnie de mes parents, je… » ou encore « Une fois à la maison, je… », etc.

Pour le second exemple, j’aurais pu tourner la phrase ainsi : « Passionnée de lecture, j’ai une profonde admiration pour les récits… » ou « Je voue une véritable passion aux récits… ».

Vous l’aurez compris, le but est de garder le même sujet ou que le sujet de chaque verbe soit énoncé.


  1. Homonymes

Il s’agit de mots qui se prononcent ou s’écrivent de la même façon, mais dont le signifié est différent. Si nous connaissons tous les classiques ver/vert/vers/verre/vair, d’autres méritent d’être (re)vus.

Il en va ainsi de :

  • Bâiller/bailler/bayer : on bâille d’ennui (avec l’accent circonflexe sur la « a ») ou une jupe bâille (elle est mal ajustée) ; on la baille belle à quelqu’un (on lui fait croire quelque chose d’incroyable) ; on baye aux corneilles (on rêvasse).

  • Quelque/quelques : où le premier désigne une quantité indéterminée et le second une petite quantité. C’est à quelque deux cents kilomètres d’ici (c’est à environ deux cents kilomètres d’ici) ; il a quelques pièces en poche (il a un peu d’argent en poche).

  • Cœur/chœur : tu as un cœur de pierre ; il fut touché en plein cœur ; ils répondirent en chœur ; le chœur entama l’hymne national.

  • Quand/quant/qu’en : quand je l’ai vu (lorsque je l’ai vu) ; quant à lui (en ce qui le concerne) ; ce n’est fait qu’en partie (contraction de que + en).


  1. Incohérences et confusions

La majorité des incohérences que je corrige sont dues à la réforme de l’orthographe de 1990 (mais appliquée seulement à partir de 2016). Les changements principaux sont des pluriels de mots composés, des trémas qui se déplacent à leur guise d’une lettre à l’autre, des accents circonflexes et des traits d’union qui peuvent passer à la trappe. Si cela constitue une bonne nouvelle pour tout rédacteur, cela complique sérieusement la tâche (et non pas la « tache », l’accent circonflexe étant indispensable ici pour garder le sens du mot) du relecteur-correcteur qui tente de garder une certaine cohérence.


La faute incombe également aux différentes références françaises qui ne sont pas toujours d’accord entre elles. Ainsi, les dictionnaires de l’Académie française, du Larousse et du Robert peuvent afficher des différences. Par exemple, le nom commun « petit déjeuner » ne trouvera pas de trait d’union dans le dictionnaire de l’Académie française, pas plus que le verbe. Dans le Larousse, si le nom commun n’a pas de trait d’union (et il insiste là-dessus), le verbe, lui, en possède un. Enfin, Le Robert propose les deux options, avec une préférence pour le trait d’union, autant pour le nom que pour le verbe, énonçant la deuxième possibilité comme une variante. Autre exemple : si ces trois références s’entendent pour dire que « post-it » est invariable puisqu’il s’agit d’une marque déposée, seul le Larousse lui offre une majuscule. Pire, Antidote, logiciel de correction, souligne la faute si l’on écrit « des Post-it », indiquant qu’il faut un « s » pour marquer le pluriel. Alors, si même les pontes du français ne parviennent pas à se mettre d’accord, comment est-on supposé s’en sortir ? Ne vous inquiétez pas, c’est mon travail de me casser la tête pour vous !


Dans un même texte, je retrouverai ainsi des « gouts » mais du « dégoût », des « maîtres » qui « maitrisent », des « entraineurs » qui « traînent », des brulés aux « brûlures » superficielles, des notes « aigües », voire « suraiguës » des « plateformes » à côté de « gratte-ciels ». Tout est correct, mais rien n’est cohérent.


Autre incohérence, fautive cette fois : la confusion des mots, proverbes ou expressions. Il est facile de se tromper entre « conjoncture » (circonstance, situation) et « conjecture » (hypothèse) ou entre « mettre à jour » (updater) et « mettre au jour » (révéler). Moins banales, et parfois franchement drôles, certaines de vos créations dues au mélange de proverbes ou d’expressions. Ainsi, on aura : « je suis à deux pas de perdre patience » (normalement « à deux doigts », mais on dira « à deux pas d’ici ») ; « le temps tourne » (on dira « l’heure tourne » ou « le temps presse »), etc. Comme je n’ai malheureusement pas d’autres exemples (ceux-ci n’étaient pas inventés), je vous renvoie vers un autre top : les 25 meilleures expressions déformées. C’est drôle !


Et vous, quelles sont les fautes ou erreurs que vous faites le plus souvent ?

À bientôt pour d’autres articles !


Ludivine


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